( dans le ) Musée de Offices, Florence
(deux visiteurs devant le tableau) Le Printemps*
- Regarde, les trois Grâces dansent dans le jardin fleuri.
- Eh bien... mais au début du printemps, elles risquent de prendre froid vêtues ainsi, uniquement de voiles aussi fins ?
- Bah, merci pour votre conseil, vous avez d’autres analyses perspicaces ? dirent les trois Grâces
« ...Leur mouvement harmonieux et languide est celui d’une ronde, alors que, dans la brutalité de la poursuite, l’irruption du vent forçait le bord de l’image*. Elles évoluent au rythme d’une respiration, comme si, en s’enlaçant, elles avaient aussi le pouvoir secret de prolonger la vie de tous les autres ». «... Leur ronde illustre la lois des éternels recommencements, leurs bras s’élèvent et s’abaissent, leurs regards se croisent et se détournent, elles sont identiques et toujours uniques. » explique Françoise Barbe-Gall.
Le nouveau style de peinture répandu lors de la Renaissance, s’appuie sur deux innovations essentielles : la peinture à l’huile et l’usage de la perspective. Botticelli n’ignorait particulièrement pas cette dernière. La stylisation des corps, le portail de feuillage derrière Vénus formé par des arbres s’espaçant avec régularité, le mouvement des poses avec des pas de danse...l’organisation décorative de la surface l’emporte sur les effets de profondeur dans cette grande toile.
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*Le Printemps, entre 1477-1478 et 1481-1482, Botticelli, Musée des Offices, Florence
*A droite du tableau, le dieu vent, Zéphyr, enlève la jeune nymphe des fleurs, Chloris. Il s’agit d’une allégorie du printemps par Zéphyr qui apporte le vent humide et chaud bénéfique à cette saison et Chloris devient Flore, déesse des fleurs et fleurit la nature.